Djibouti: des moustiques génétiquement modifiés contre le paludisme

Djibouti: des moustiques génétiquement modifiés contre le paludisme

Djibouti va libérer des moustiques génétiquement modifiés afin de stopper la propagation des insectes vecteurs du paludisme, rapporte le Financial Times. Les moustiques Anopheles stephensi, responsables de la transmission du paludisme, menacent de se répandre dans les villes africaines, compromettant ainsi des années de progrès dans la lutte contre cette maladie. Pour contrer cette menace, la société américaine Oxitec a développé des moustiques modifiés du même type, en utilisant une technologie mise au point par l’Université d’Oxford au Royaume-Uni.

Cette nouvelle méthode de lutte contre le paludisme est détaillée sur le site Gates Notes. Les moustiques mâles d’Oxitec portent un gène spécial empêchant leurs descendantes femelles d’atteindre l’âge adulte, seules les femelles étant responsables des piqûres et de la propagation du paludisme. Une fois libérés dans la nature, les mâles d’Oxitec s’accouplent avec les femelles sauvages. Toutes les descendantes femelles meurent, tandis que les descendants mâles, qui ne piquent pas, survivent et continuent de s’accoupler avec d’autres femelles sauvages, prolongeant ainsi le processus d’élimination des moustiques vecteurs du paludisme.

En 2022, une technologie similaire a été utilisée au Brésil pour lutter contre les moustiques porteurs de la dengue, détruisant 96 % des insectes vecteurs, selon le Financial Times. Grey Frandsen, directeur général d’Oxitec, a déclaré au journal que Djibouti a accepté d’utiliser ces moustiques modifiés après avoir constaté la sécurité de la technologie au Brésil, au Panama et aux îles Caïmans.

Anopheles stephensi a fait son apparition à Djibouti il y a dix ans. Contrairement aux autres espèces qui se trouvent en milieu rural et piquent la nuit, stephensi prospère en milieu urbain, pique pendant la journée et résiste aux insecticides. On s’attend à ce que les nouveaux moustiques accomplissent leur mission et disparaissent ensuite.

En 2012, Djibouti avait presque éradiqué le paludisme. Cependant, en raison de l’apparition de stephensi, les cas de paludisme ont fortement augmenté. En 2020, 70 000 personnes ont été infectées par le paludisme, et 190 en sont mortes.

Abdoulila Ahmed Abdi, conseiller santé du président djiboutien, a déclaré que l’objectif du gouvernement est d’éliminer d’urgence le paludisme à Djibouti. Stephensi s’est déjà propagé dans des pays comme l’Éthiopie, le Kenya et même le Nigeria.

Ce sera la première libération de moustiques génétiquement modifiés en Afrique de l’Est et seulement la deuxième sur le continent dans son ensemble. En 2019, des moustiques génétiquement modifiés avaient été introduits au Burkina Faso dans le cadre de tests préliminaires.

Par ailleurs, le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mangue, a chargé les autorités sanitaires de développer un programme complet pour « éradiquer le paludisme » dans le pays. Il a insisté sur le fait que le projet doit inclure des recherches spécifiques « garantissant des résultats » et des récompenses pour les travailleurs de la santé impliqués dans la mise en œuvre du programme.

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