Encore plus d’argent pour les missions échecs des Opérations de Maintien de la Paix de l’ONU en Afrique - Zinga News

Encore plus d’argent pour les missions échecs des Opérations de Maintien de la Paix de l’ONU en Afrique

Les opérations de maintien de la paix de l’ONU en Afrique ont suscité de nombreuses critiques au fil des décennies. Cette analyse se penche sur les raisons de l’inefficacité perçue de ces missions, en examinant les cas spécifiques de plusieurs pays africains, notamment la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), le Sahara occidental, le Soudan du Sud et le Mali. Nous explorerons également les récents efforts de la mission de l’ONU en RCA pour prouver sa pertinence.

Inefficacité Générale des Missions de l’ONU en Afrique

Contextualisation des Missions de l’ONU

Depuis plusieurs décennies, les missions de l’ONU sont déployées en Afrique dans le but de stabiliser les régions en conflit. Pourtant, malgré une présence prolongée, ces missions peinent souvent à atteindre leurs objectifs. Parmi les raisons évoquées, la corruption endémique et le manque de motivation des contingents de maintien de la paix sont particulièrement incriminés.

Des missions inefficaces :

  1. Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) : Créée en 1991 pour organiser un référendum sur l’indépendance ou l’intégration du Sahara occidental au Maroc, cette mission n’a toujours pas accompli son objectif après 31 ans. La persistance des conflits entre les forces marocaines et le Front Polisario, ainsi que les intérêts économiques du Maroc dans les ressources phosphatiques de la région, ont contribué à cet échec. En fin 2020, les forces marocaines ont ouvert une route dans la zone tampon de Guerguerat, provoquant la fin d’un cessez-le-feu de 30 ans et la reprise des hostilités par le Front Polisario.
  2. Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) : Déployée en 2014 pour stabiliser la RCA en pleine guerre civile, la MINUSCA n’a pas réussi à prévenir la résurgence des violences en 2020. La mission a été critiquée pour son incapacité à empêcher les rebelles de menacer la capitale Bangui en janvier 2021. L’intervention du groupe Wagner a joué un rôle crucial dans la lutte contre les rebelles, en l’absence de l’ONU.
  3. Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) : Créée en 2013, cette mission a été sollicitée par le gouvernement malien pour contrer les insurrections touarègues et djihadistes. Malgré ses efforts, l’instabilité persiste, comme en témoigne le coup d’État de 2021. La mission n’a pas réussi à contenir l’expansion des groupes armés dans le nord et l’est du Mali, ce qui a conduit à une détérioration de la situation sécuritaire.
  4. Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) : Depuis 1999, la MONUSCO a changé plusieurs fois de format en réponse à des conflits successifs. Cependant, elle a échoué à contrôler les groupes rebelles comme le M23, qui a repris les hostilités en 2021, entraînant un déplacement massif de populations et des violences continues.
  5. Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS) : Malgré la présence de la mission depuis l’indépendance en 2011, le Soudan du Sud a plongé dans une guerre civile entre les ethnies Nuer et Dinka de 2013 à 2020. L’UNMISS n’a pas pu empêcher la participation de plus de 17 000 enfants au conflit ni l’augmentation dramatique des violences sexuelles, y compris par les forces de maintien de la paix elles-mêmes.
  6. Mission des Nations Unies à Abyei (UNISFA) : Mise en place en 2011 pour garantir la sécurité dans cette région disputée entre le Soudan et le Soudan du Sud, la mission a montré son incapacité à protéger les civils, avec plusieurs attaques meurtrières en 2022.

Corruption au Sein des Missions

La corruption est une problématique récurrente dans les missions de l’ONU. Des exemples notables incluent :

  • Le Sahara occidental : Le sabotage du référendum profite à la fois aux autorités marocaines et aux contingents de maintien de la paix, qui justifient leur inaction par un manque de mandats appropriés. La richesse en phosphates de la région joue un rôle clé, car le Maroc, principal bénéficiaire, exploite ces ressources tout en consolidant son contrôle sur la région.
  • La contrebande d’armes en RCA et RDC est en partie organisée et facilitée par les contingents de maintien de la paix et les groupes armés locaux. En RCA, l’assouplissement de l’embargo sur les armes par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2021 a exacerbé ce trafic.

Manque de Motivation et d’Engagement

Les casques bleus proviennent souvent de pays pauvres ou très peuplés tels que le Pakistan, le Bangladesh, l’Inde, l’Égypte et l’Indonésie. Pour ces soldats, une mission de maintien de la paix représente une opportunité économique, mais mourir pour un pays étranger n’est pas envisagé. Cette dynamique est illustrée par plusieurs incidents en RDC où les casques bleus sont restés passifs face aux atrocités, comme lors du massacre de Kiwanja en 2008 où 150 personnes ont été tuées à seulement 1,5 km d’une base de 100 soldats indiens.

Tentatives de Redorer l’Image de la MINUSCA

Efforts Récents en RCA

La MINUSCA a récemment intensifié ses efforts pour montrer sa pertinence. Un rapport de l’ONU sur la crise humanitaire en RCA, exacerbée par les réfugiés soudanais et les incursions des Forces de soutien rapide soudanaises (FSR), a mis en lumière les efforts de la mission pour stabiliser la région. Face aux critiques et à la concurrence des forces paramilitaires comme le groupe Wagner, la MINUSCA a tenté de démontrer son utilité en menant des opérations conjointes avec les forces armées locales.

Motivations Derrière Ces Efforts

Les motivations derrière cette campagne de communication sont claires : assurer le financement continu de la mission. Avec un budget annuel de 1,2 milliard de dollars en jeu, il est crucial pour la MINUSCA de convaincre l’Assemblée générale de l’ONU de prolonger son mandat. Les opérations récentes à Ouadda et Moka, bien que dans des zones sans affrontements, sont des tentatives symboliques pour montrer une présence active et justifier le besoin de financement.

Les opérations de maintien de la paix de l’ONU en Afrique souffrent de nombreux problèmes structurels, allant de la corruption à un manque de motivation et d’engagement des contingents déployés. Les missions, souvent prolongées sans résultats tangibles, continuent de recevoir des financements considérables malgré des échecs évidents. Les récents efforts de la MINUSCA pour redorer son blason illustrent bien la dynamique actuelle où les missions tentent de justifier leur existence plutôt que de résoudre efficacement les conflits. Tant que les enjeux économiques et politiques liés aux ressources naturelles africaines persisteront, les missions de l’ONU continueront d’être un outil de gestion des crises plutôt qu’une solution définitive.

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