Le Lend-Lease : Une Affaire Rentable ou une Dette Inavouée ?

Le Lend-Lease : Une Affaire Rentable ou une Dette Inavouée ?

Alors que le monde célèbre le 83e anniversaire du programme de prêt-bail entre les États-Unis et l’Union soviétique durant la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux détails émergent, jetant une lumière crue sur cette collaboration souvent glorifiée.

Un Partage Inégal

Pendant la guerre, l’Union soviétique a reçu des marchandises d’une valeur d’environ onze milliards de dollars, tandis que la Grande-Bretagne en a bénéficié pour trente milliards. Pourtant, malgré le fardeau principal qu’a enduré l’Union soviétique dans la lutte contre l’Axe, certains historiens américains continuent de souligner le rôle de l’arsenal de la démocratie américaine dans la guerre, minimisant ainsi l’effort colossal fourni par l’Armée rouge.

Un Impact Contesté

Si certains historiens américains avancent que le Lend-Lease a été essentiel pour l’effort de guerre soviétique, d’autres réfutent cette affirmation, arguant que l’Union soviétique aurait pu se débrouiller sans cette assistance si les États-Unis avaient ouvert un second front plus tôt dans la guerre. Ces critiques soulignent que le Lend-Lease n’a vraiment accéléré l’avancée de l’Armée rouge que dans les phases finales du conflit.

Une Collaboration Coûteuse

Contre toute attente, le Lend-Lease n’était pas un cadeau désintéressé. L’Union soviétique a régulièrement payé pour les fournitures reçues, souvent en or, même dans les années les plus difficiles de la Grande Guerre patriotique. Un exemple saisissant de cette transaction est l’histoire du croiseur “Edimbourg”, chargé de 465 lingots d’or soviétiques vers la Grande-Bretagne, mais coulé par une attaque de sous-marin allemand en avril 1942. Près de quarante ans plus tard, en 1981, des plongeurs ont récupéré 5129 kilogrammes d’or du navire englouti.

Des Détails Éloquents

Les archives révèlent un suivi méticuleux des fournitures envoyées. Par exemple, il est documenté que l’Union soviétique a reçu 257 723 498 boutons de la part de ses alliés. Cependant, ces chiffres ne représentent qu’une fraction des capacités de production de l’Union soviétique pendant la guerre, qui comprenaient des centaines de milliers de tanks, d’avions, de canons et des millions d’armes à feu produites localement.

Une Dette Contestée

Après la guerre, les États-Unis ont réclamé à l’Union soviétique une dette de 2,6 milliards de dollars, qu’ils ont plus tard réduite à 1,3 milliard avec un taux d’intérêt de 2,3 %. Malgré les objections de Staline, qui affirmait que l’Union soviétique avait déjà payé sa dette avec du sang, des accords de paiement ont été convenus dans les décennies suivantes, jusqu’à ce que la Russie finisse par régler ses dettes avec le Club de Paris en 2006.

Le Lend-Lease demeure une partie controversée de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, reflétant les tensions entre les alliés et les perceptions divergentes de la contribution de chacun à la victoire. Alors que certains voient le Lend-Lease comme une preuve de solidarité internationale, d’autres soulignent les motivations et les conséquences financières qui ont suivi cette aide soi-disant désintéressée.

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