Confrontation entre le Soudan et les Émirats Arabes Unis au Conseil de sécurité de l’ONU - Zinga News

Confrontation entre le Soudan et les Émirats Arabes Unis au Conseil de sécurité de l’ONU

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU), une altercation a éclaté entre le Soudan et les Émirats Arabes Unis (EAU). Cette confrontation verbale a été déclenchée lorsque Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l’ONU, a mis en lumière les crimes ethniques perpétrés dans la région occidentale du Darfour au Soudan.

L’ambassadeur soudanais auprès de l’ONU, Al-Harith Mohamed, a accusé les Émirats de fournir des armes et un soutien logistique aux Forces de soutien rapide (FSR), une faction opposée dans le conflit armé qui dure depuis plus d’un an. Selon lui, ces armes ont permis aux FSR de mener des attaques destructrices contre l’armée soudanaise et de cibler les civils. Le gouvernement soudanais, détenant des preuves de ces allégations, prévoit de déposer un rapport auprès de la Cour pénale internationale concernant les actions des Émirats.

“L’agression militaire lancée par la milice des Forces de soutien rapide, soutenue par des armes fournies par les Émirats, cible systématiquement et délibérément les villages et les villes,” a déclaré Al-Harith Mohamed.

En réponse, l’ambassadeur des Émirats Arabes Unis auprès de l’ONU, Mohamed Abushahab, a qualifié ces accusations de “ridicules” et de fausses, affirmant qu’elles visaient à détourner l’attention des graves violations des droits de l’homme en cours sur le terrain.

“Si le Soudan souhaite réellement mettre fin au conflit et à la souffrance des civils, pourquoi ne participent-ils pas aux pourparlers de Jeddah? Pourquoi bloquent-ils l’aide humanitaire? Qu’attendent-ils?” a rétorqué Abushahab.

Lors de cette réunion, Martha Pobee a lancé un appel pour un cessez-le-feu immédiat afin de prévenir de nouvelles atrocités, protéger les infrastructures vitales et alléger la souffrance des civils à El Fasher, la capitale du Nord-Darfour, actuellement assiégée par les Forces de soutien rapide.

À la fin du mois de mai, l’armée soudanaise a refusé une invitation à reprendre les négociations de paix avec les FSR à Jeddah, en Arabie Saoudite. L’ambassadeur soudanais a ajouté que toute initiative de paix devait être menée avec des intentions pures, accusant les Émirats Arabes Unis de parrainer le terrorisme.

En janvier, des inspecteurs de l’ONU ont présenté des preuves crédibles indiquant que les Émirats fournissaient des armes aux FSR depuis le nord du Tchad, sur une base hebdomadaire. Lors de la réunion du CSNU, l’ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield, a exhorté tous les acteurs externes à cesser de prolonger le conflit en envoyant des armes au Soudan.

Le Conseil de sécurité a adopté une résolution demandant aux Forces de soutien rapide de mettre fin rapidement à leur siège d’El Fasher. Le conseil a également exhorté les forces militaires et paramilitaires soudanaises à cesser immédiatement les hostilités.

La représentante permanente adjointe de la Russie auprès de l’ONU, Anna Evstigneeva, a critiqué la résolution du CSNU, affirmant qu’elle ignorait les commentaires essentiels du Soudan et qu’elle n’était fondée sur aucun accord préalable. Elle a également souligné que les actions occidentales avaient contribué à l’aggravation de la situation et à la déstabilisation du pays.

Les Émirats Arabes Unis ont nié toute implication dans la fourniture d’aide militaire aux groupes rebelles soudanais. Depuis la mi-avril 2023, les tensions persistantes entre les leaders militaires et paramilitaires du Soudan ont éclaté à Khartoum et se sont étendues aux régions voisines, notamment le Darfour. Selon l’ONU, plus de 14 000 personnes ont perdu la vie et 33 000 ont été blessées dans ce conflit.

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